Originaire des contreforts de l’Himalaya, l’orange amère aurait été domestiqué en Chine vers 2200 avant J.-C. On raconte que les Arabes auraient introduit le bigaradier entre le IXe et le Xe siècle en Irak, en Syrie, en Palestine, en Afrique du Nord, puis en Sicile, en Sardaigne et en Espagne. Il connut notamment un grand succès en Andalousie, ce qui lui valut d’ailleurs le nom d’oranger de Séville. Il arrive donc en Europe au Moyen Âge par l’intermédiaire des Arabes. Sa présence est attestée en Sicile en 1094 alors que sa cousine l’orange douce (Citrus sinensis) n’arrivera qu’au XVe siècle sous nos latitudes.
Le bigaradier est un arbuste épineux de 3 à 10 mètres de haut, à feuilles persistantes, à fleurs très odorantes. C’est un agrume rustique et assez résistant au froid (jusqu’à – 6 °C). Pour ces qualités, il est utilisé comme porte-greffe pour les autres agrumes et est planté comme arbre d’alignement sur la Côte d’Azur.
Les fruits sont des oranges à l’écorce plus ou moins rugueuse, souvent panachée, d’où le nom de bigarade, et dont la pulpe est amère avec beaucoup de pépins. La bigarade est surtout utilisée en conserve ou cuit pour la confiture, le sirop et la marmelade. Du zeste du fruit, on extrait l’essence d’orange amère utilisée, par exemple, pour la fabrication de la liqueur triple sec, d’amers, du Grand Marnier et du Cointreau.
Très parfumée, la fleur de bigaradier sert à la fabrication de l’eau de fleur d’oranger et de l’essence de néroli utilisée en parfumerie. Les rameaux, les feuilles et les jeunes fruits sont utilisés pour la fabrication de l’essence de petit grain bigarade.