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La guimauve, une plante médicinale aussi belle que douce
Utilisée jadis pour fabriquer des bonbons, la guimauve est aussi une belle plante médicinale grâce à ses mucilages qui lui confèrent des propriétés antitussive, émolliente, adoucissante et lubrifiante.
- Guimauve
- Malvaceae
- Althaea officinalis
- feuilles et fleurs de juin à septembre / racine à l’automne (sur les 2 premières années)
Une plante ancienne
Plante vivace de la famille des Malvacées (famille de la mauve et du tilleul), la guimauve est considérée depuis longtemps comme une plante médicinale. Son nom latin Althaea vient du grec « Altho » signifiant guérir. Elle est connue depuis l’Antiquité où Hippocrate et Théophraste la célébraient. Dioscoride, 1er siècle après J.-C., apporte des éléments sur la connaissance de la plante et son intérêt en usage interne et externe. Au Moyen Âge, elle est inscrite dans le capitulaire de Villis et est cultivée dans les jardins des simples des monastères.
Cultivée pour ses propriétés médicinales et mellifère
Propre aux terrains salés et aux rocailles humides du littoral, la guimauve pousse de manière spontanée sur les talus et les prés. Elle est cultivée dans les jardins comme plante médicinale et mellifère.
Ses tiges recouvertes de poils lui donnent un aspect velouté et blanchâtre, doux au toucher, pouvant atteindre jusqu’à 1 m 50 de haut. Ses feuilles alternes possèdent 3 à 5 lobes peu profonds. Elles sont duveteuses, vert blanchâtre et épaisses. La guimauve possède de jolies fleurs blanc-rosé de juin à septembre. Ses racines sont charnues, fasciculées, jaunes-grisâtres, atteignant 15 à 20 mm d’épaisseur.
Une plante utilisée pour ses mucilages
Les mucilages sont des substances végétales constituées de polysaccharides (plusieurs unités de sucres) qui gonflent au contact de l’eau en prenant une consistance visqueuse, parfois collante, semblable à la gélatine.
La douceur de la guimauve vient ainsi de ses mucilages : ses feuilles en contiennent environ 10 % et ses racines 20 %.
Cela confère donc à la plante des propriétés adoucissantes notamment sur les muqueuses digestives et respiratoires lorsqu’elles sont enflammées ou irritées. Elle agira en quelque sorte comme un pansement naturel.
La guimauve est également laxative douce et régulatrice du transit : en tapissant les muqueuses, elle pourra agir comme un effet de lest sur la constipation et réguler le transit intestinal.
Elle peut aussi adoucir la gorge : elle apportera de l’humidité et recouvrira les muqueuses douloureuses. Elle pourra ainsi calmer les toux sèches et d’irritation, adoucir en cas de pharyngites, laryngites, bronchites, enrouement et extinction de voix.
La récolte
Les feuilles et les fleurs pourront se récolter de juin à septembre et être utilisées fraîches ou être mises à sécher pour les utiliser plus tard. Il est notamment intéressant de constituer son stock pour les maux de l’hiver.
La racine se récoltera à l’automne, quand la plante est encore jeune, sur les deux premières années de pousse car ensuite elle devient ligneuse et pauvre en mucilage.
En savoir plus sur la récolte de la racine de guimauve
Quelques conseils d’utilisation
Consommer 1h avant ou 2-3h après la prise d’un médicament ou de fer (les mucilages peuvent ralentir leur absorption).
L’eau ou l’alcool sont les deux solvants capables d’extraire les mucilages.
- Infusion de feuilles et fleurs : 20 g de feuilles / fleurs par litre d’eau chaude (attention, l’eau très chaude extraira l’amidon sans aucun intérêt thérapeutique).
Infuser 15 minutes, prendre 2 à 3 tasses par jour comme adoucissant des muqueuses intestinales ou respiratoires. - « Gel » de racines (ex : pansement gastrique) : mettre 6 g de poudre de racine dans 200ml d’eau froide.
Laisser reposer 1 heure (remuer régulièrement pendant les 10 premières minutes).
Boire le gel ainsi obtenu en laissant la poudre au fond de la tasse.
NB : boire par petites gorgées aidera à recouvrir les muqueuses enflammées. Boire le plus souvent possible dans la journée. - Alcoolature : 20 à 40 gouttes 3 fois par jour en interne contre les infections respiratoires (toux, mal de gorge, irritation des bronches) et la constipation.
En bain de bouche ou en gargarisme contre le mal de gorge.
Sources à consulter
- 300 plantes médicinales de France et d’ailleurs, Claudine Luu et Annie Fournier, ed. Terre vivante
- Althea Provence