
Le dessin botanique de A à Z avec Sophie Graverand
20 mars 2025
Offrez une nouvelle vie à vos plantes en pot
24 mars 2025La Fumeterre, une plante herbacée printanière aux vertus diurétiques
La Fumeterre, une plante herbacée printanière aux vertus diurétiques
Grande plante amère, la fumeterre est reconnue pour son action sur le foie et la digestion. Poussant sur les bords de chemin ou dans les jardins au printemps, sa présence n’est pas anodine.
- Fumeterre
- Fumaria officinalis
- Fumariaceae
- Récolte : parties aériennes avec feuilles et fleurs

La fumeterre, dans notre jardin médiéval.
Une plante pour se purger
Comme son nom y fait penser, « fumeterre » vient du latin fumus terrae, littéralement « fumée de la terre ». Un nom donné à cause de son odeur pouvant rappeler la suie et de son goût pouvant laisser un léger goût fumé en bouche. Son apparence aérienne et grisâtre peut donner une impression de vapeur lorsqu’on la regarde de loin. Reconnue comme une plante médicinales dès l’Antiquité, la fumeterre était préconisée par le médecin grec Galien comme diurétique, contre les affections hépatiques : « Elle purge la colère en urinant utilement ». Elle était également utilisée comme une eau de beauté, prompte à rendre le teint florissant. À la Renaissance, on lui accorde également des propriétés dépuratives du sang et de stimulation de la bile. Elle a très souvent été utilisée comme purgatif amer à consommer cru à l’équinoxe printanier.
Description botanique
Plante herbacée annuelle, la fumeterre mesure entre 20 et 60 cm de haut. Elle pousse spontanément dans les jardins, les bords de chemin, les champs et les friches. Ses feuilles sont vert cendré, alternes et à segments découpés. Les sommités fleuries sont organisées en épis de fleurs roses ou parfois blanches. Chaque fleur forme de petits tubes à deux lèvres. La fumeterre s’épanouit de mai à octobre. Le fruit forme une capsule verte qui renferme une seule graine. Il commence à apparaître à la base de la sommité fleurie encore en fleur.
Une consommation modérée
Une plante à consommer avec modération pour aider le foie car La fumeterre est composée principalement d’alcaloïdes isoquinoléiques dont la fumarine. Les alcaloïdes que l’on retrouve chez les papaveracées, ordre de la fumeterre, sont faiblement narcotiques à des doses modérées de plantes. Comme le coquelicot, et le pavot cultivé avec lequel on fabrique l’opium, la fumeterre peut présenter un risque de somnolence et d’hallucinations à dose modérée, notamment à cause de la fumarine.
La plante contient également de l’acide fumarique, un principe actif amer qui la rend ainsi active sur le foie et dans les troubles digestifs.
On utilise les parties aériennes feuillées et fleuries, récoltées au printemps.
→ Sphère digestive : les composants amers de la plante agissent sur la digestion en la stimulant et en la tonifiant (à prendre 15 minutes avant de manger). Elle sera de mise sur les digestions lentes, pour relancer la machine puisqu’elle déclenchera la sécrétion de sucs gastriques.
Sur les voies biliaires, elle régule et active le flux biliaire et aide à évacuer la bile. Elle cible ainsi son action sur le foie (troubles digestifs d’origine biliaire, congestion, migraines digestives-hépatiques). C’est une plante de saison que nous pouvons utiliser en cure dépurative de drainage au printemps (associée à d’autres plantes).
Comme beaucoup d’autres plantes, la fumeterre est diurétique, et nous fait donc perdre une partie de notre eau.
Cet article, sur les plantes dépuratives, peut vous intéresser.
À prendre en cure de 10 jours :
- En infusion de 10 minutes (1 cuillère à café par tasse). Prendre 2 tasses par jour avant les repas, en mélange avec d’autres plantes comme la mélisse ou la camomille matricaire (car très amère seule).
- En alcoolature : 20 gouttes 2 à 3 fois par jour.
→ Sphère cutanée : sur les problèmes cutanés chroniques ou allergiques (psoriasis, eczémas, …), elle a une action drainante. Ces problématiques sont en effet souvent liées à un engorgement du foie qui ne peut plus évacuer toutes les toxines. La peau prend alors la relève et déclenche des problèmes inflammatoires. Dans ces cas, il est intéressant de combiner une prise en interne avec une utilisation cutanée de la plante. On réalise alors des compresses sur les zones à traiter, avec infusion concentrée de fumeterre.
Précautions d’usages : aux respect des dosages (1 càc de plante sèche par tasse), la fumeterre ne présente pas d’effets indésirables. Elle est contre-indiquée en cas de problèmes dans les voies biliaires, en cas d’hypotension et de grossesse. Son utilisation sera de courte durée (10 jours par mois maximum).
Sources
- 300 plantes médicinales de France et d’ailleurs, Claudine Luu et Annie Fournier, ed. Terre vivante
- Althea Provence