Comment bien ramasser et conserver vos greffons
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Greffer, c’est reproduire un végétal en lui conservant ses caractéristiques propres, c’est-à-dire parfaitement identiques au pied mère. Un savoir-faire qui demande de la pratique. Voici quelques conseils pour bien démarrer.
Certes par les boutures ou les marcottes, on obtient de bons résultats en matière de reproduction de plantes. Mais certaines espèces émettent difficilement des racines, tandis que le semis, même issus de variétés autofertiles, ne reproduit pas la totalité des caractères génétiques de la variété. D’où l’intérêt du greffage.
Outre le fait qu’il permet de reproduire à l’identique la variété, le greffage sert également à adapter une espèce à un sol sur lequel elle ne pousserait pas (poirier greffé sur cognassier de Provence pour les zones calcaires), à lutter contre certaines maladies comme le phylloxéra pour la vigne, ou encore à modifier le volume de l’arbre sans changer ses caractéristiques variétales si ce n’est en les améliorant (on obtient de plus gros fruits si l’on greffe du poirier sur du cognassier BA 29 par exemple).
Comment greffer ?
Le greffage consiste à réunir des portions de végétaux d’une même famille. Une partie aérienne « le greffon » et une partie souterraine « le porte-greffe » doivent être compatibles afin d’amener la plante vers une croissance harmonieuse. Les caractères de la variété greffée ne subiront aucun changement sous l’influence du porte-greffe.
La soudure ne peut se réaliser que si les libers* du greffon et du porte-greffe sont mis en contact intime. Au bout de quelques jours, l’union est réalisée et il y a production simultanée de tissus de la variété et du sujet.
On ne peut greffer entre eux que les membres d’une même famille botanique, et encore il y a parfois des exceptions. Ainsi l’on pourra greffer entre eux les fruits à pépins (pommier, poirier, néflier, cognassier, aubépine ou cormier). A l’intérieur d’une même espèce, il faut également tenir compte de la vigueur réciproque du porte-greffe et de la variété à greffer.
Saisons de greffage
On peut greffer de mars à septembre, en atmosphère calme, plutôt chaude que froide (stimule la sève), ou par temps doux et humide (évite le dessèchement), mais il faut éviter les jours ventés. On récolte les greffons en fonction de la technique de greffe que l’on va pratiquer.
Les greffes de printemps se font en fente, à l’anglaise, en incrustation, en couronne. Les greffons sont récoltés pendant l’arrêt total de la végétation. Il faut prélever des rameaux d’un an sur des parties saines et vigoureuses (sauf gourmands verticaux).
En attendant la période de greffage, ils sont étiquetés, et stockés dans du sable frais au pied d’un mur au nord ou enroulés dans un papier journal mouillé, puis enveloppés dans un sac plastique et stocké au bas du réfrigérateur (évite le dessèchement ou le bourgeonnement trop précoce).
La greffe d’été se pratique de fin août à fin septembre en écusson, ou en fente. Il faut pour cette greffe, prélever les greffons un jour avant ou le jour même du greffage. Effeuiller les rameaux en conservant le pétiole et les conserver dans un linge humide enfermé dans un plastique perforé jusqu’au moment de la greffe.
Retrouver toutes les techniques de greffage dans notre « Petit précis de greffe des arbres fruitiers » (ci-dessous).
*Le liber, c’est la fine couche tissulaire située entre l’écorce et l’aubier dans laquelle circule la sève des végétaux.