Les Terrasses du Bosquet, notre jardin ethnobotanique en cœur de ville à Alès, présente une importante collection de plantes médicinales, particulièrement cultivées dans le carré du jardin médiéval.

Selon cet article du Monde, des scientifiques australiens ont découvert qu’il y a 50 000 ans avant notre ère, l’homme de Néandertal utilisait déjà des plantes médicinales pour se soigner. Depuis, des Sumériens aux Egyptiens, en Chine comme en Inde et jusqu’au Moyen Âge en Europe, la culture des plantes médicinales ne s’est jamais tarie.
Nos collections sont inspirées du Capitulaire de Villis établit par Charlemagne à la fin du VIIIe siècle et au début du IXe. Ce texte, également appelé le jardin des simples (Herbularius) ou jardin médicinal, dresse une liste de 94 plantes à cultiver dans les jardins des monastères et de l’Empire. Après la chute de l’Empire romain, les jardins des monastères assurent la survie de cette tradition. Les couvents étaient au Moyen Âge de grands lieux de soin et de transmission, où les plantes médicinales et les herbes aromatiques tenaient une place centrale.

Les jardins médiévaux près de chez nous
Calendrier des activités par saison, époque des Carolingiens au IXe siècle.

Qu'est-ce qu'une plante médicinale ?

Une plante médicinale peut être définie comme capable de prévenir, soulager ou guérir des maladies*.

La plante médicinale possède de nombreuses propriétés intéressantes pour notre bien-être et pour contrer les maux du quotidien. La plante sera médicinale grâce à une synergie de principes actifs en elle, un ensemble de molécules fabriquées par la plante. Ces principes actifs seront différents selon les plantes et les parties de plante utilisées : bourgeon, feuille, fleur, racine, graine, tige, écorce, …
Grâce aux travaux des scientifiques, comme ceux de l’ICSN par exemple, nous connaissons aujourd’hui les principes actifs des plantes capables de nous soigner.

Une engouement pour les traitements naturels

Après de nombreux scandales autour de l’allopathie, selon l’institut de sondages Ipsos, près de 41 % des Français se tournent désormais vers les traitements naturels : phytothérapie, aromathérapie, apithérapie et homéopathie.
Comme l’indique la thèse d’Anne-Sophie Limonier, les plantes médicinales sont au cœur de la pharmacie de demain.

© 2019 Ipsos
*Avertissement : Nous abordons les plantes et leurs utilisations comme étant des soutiens pour améliorer notre santé et notre bien-être. Nous ne sommes pas des professionnels de la santé. Les informations fournies sur ce site ne remplacent en aucun cas un diagnostic et/ou un traitement médical et ne dispensent aucunement de consulter un médecin.

Les plantes médicinales en chiffres aux Terrasses du Bosquet

espèces de médicinales
dans le jardin médiéval
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variétés de lavandes
à découvrir
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parcelles consacrées
aux médicinales
0
visites et ateliers
tout au long de l'année
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Comment bien cultiver les plantes médicinales

Les plantes médicinales sont pour la plupart faciles à cultiver et exigent peu d’entretien.

Une culture en pot est possible bien qu’elle demande davantage d’eau qu’en pleine terre. Il convient bien sûr de ne pas utiliser de traitements chimiques sur les plantes médicinales.

Bien choisir le sol en fonction de la plante

Le type de sol a une importance primordiale pour certaines plantes.

  • En zone humide : angélique, citronnelle, consoude, guimauve, valériane, reine-des-prés, …
  • En zone sèche : absinthe, achillée, bourrache, hysope, mauve, plantes aromatiques, …

Deux grandes familles de plantes se cultivent : les vivaces qui se perpétuent d’une année sur l’autre, les annuelles ou les bisannuelles. Ces dernières font leurs feuilles la 1re année et fleurissent la 2e année.

Outre le caractère médicinal de ces plantes, elles sont également intéressantes à cultiver dans le potager. Elles feront en effet de très bonnes plantes mellifères et se compléteront parfaitement avec les légumes.

Fleurs d'artichaut.
La bourrache est une plante médicinale et mellifère.

la cueillette des plantes médicinales

La cueillette des médicinales, c’est tout une science : rien ne se fait au hasard.

La cueillette des plantes médicinales s’effectue tout au long de l’année. Selon l’effet médicinal recherché, il ne faudra pas cueillir n’importe quelle partie de la plante. De même, une plante peut présenter certaines parties médicinales et d’autres toxiques ou sans intérêt d’utilisation.

Par exemple, seules les racines de la valériane sont utilisées, les fleurs et les feuilles ne présentent pas d’intérêt. Pour la guimauve, la racine comme les feuilles seront toutes deux efficaces.

En fonction de la partie de la plante récoltée, différentes périodes sont à observer :

  • Bourgeons : avant leur débourrage et à la sortie de l’hiver/début du printemps,
  • Fleurs : au printemps et pendant l’été,
  • Feuilles : pour les plantes telles que le romarin, le thym, l’origan, la mélisse, la menthe, etc., la récolte s’effectue entre le printemps et le début de l’été. Attention : récolter uniquement les têtes,
  • Graines : après la floraison, à la fin des fruits, pendant le printemps ou l’été,
  • Racines : à l’automne et durant la 1re année pour les plantes bisannuelles.

6 manières simples de consommer les plantes médicinales

Dernière étape de la culture des plantes : leur consommation. Une multitude de méthodes s’offre à vous, voyons les principales propositions.

Outre la connaissance de la partie de plante à utiliser, il vous faudra décider de la manière d’utiliser vos préparations. Une panoplie de méthodes différentes sont à votre disposition, en fonction de l’action recherchée, de la plante utilisée et de vos goûts.

Un séchage et un stockage rigoureux

Selon la recette que vous emploierez, vos plantes devront être séchées ou fraîches. Il est important d’observer quelques règles afin de les conserver dans les meilleures conditions possibles et qu’elles puissent ainsi garder toutes leurs qualités nutritives, médicinales, gustatives, ou aromatiques.
Pour bien sécher vos plantes, il est important de les étaler dans un endroit sec et bien aéré, relativement chaud (± 30° C) et à l’abri de la lumière. Idéalement, fabriquez un séchoir avec des claies. Une claie est constituée d’un cadre en bois sur lequel on tend un tissu, un voile, un filet ou une moustiquaire. S’il s’agit d’une pièce de vie, recouvrez le réceptacle des plantes ou les claies d’un tissu afin de protéger votre production de la lumière.

Pour le stockage, utilisez des sacs en papier (éviter les bocaux en verre), si possible à l’abri de la lumière.

Les utilisations les plus courantes
  1. L’infusion. Placer la plante dans un récipient (exclure le fer), verser de l’eau chaude sur la plante fraîche ou sèche, couvrir, laisser infuser entre 5 et 10 minutes.
  2. La décoction. Mettre les plantes dans une casserole d’eau froide, couvrir, laisser monter en température sur le feu jusqu’à frémissement, puis laisser infuser hors du feu pendant dix minutes.
  3. Le macérat huileux. Pour extraire certains principes actifs de plantes, l’huile sera nécessaire. Le macérat huileux est fabriqué à partir de plantes fraîches ou sèches mises à macérer dans une huile végétale au soleil.
  4. L’alcoolature. L’intermédiaire de l’alcool sera parfois nécessaire pour extraire certains principes actifs. La teinture mère est une macération de plantes fraîches dans un mélange d’eau et d’alcool.
  5. La gemmothérapie. Cette forme plus complexe de préparation utilise les bourgeons de certaines plantes, récoltés au bon moment et avec les bons gestes. Les bourgeons macèrent dans un mélange d’eau, d’alcool et de glycérine végétale, parfois remplacée par du miel.
  6. Les huiles essentielles et les hydrolats. Une huile essentielle est un extrait liquide et aromatique obtenu par distillation à la vapeur d’eau. Elle représente un concentré de la plante, composée d’une grande variété de substances actives différentes des principes actifs de la plante. Elles sont à utiliser après conseil et avec une grande prudence. Lors de la distillation, l’hydrolat est également produit : c’est l’eau aromatique obtenue après distillation qui contiendra les mêmes substances qu’une huile essentielle en moins concentré.
    NB : ce procédé n’est pas anodin sur les ressources naturelles. Pour 1 kg d’huile essentielle de rose de Damas, 4 tonnes de fleurs sont nécessaires !

Il existe encore bien des manières d’utiliser les plantes médicinales : le cataplasme, la poudre de plante, la macération dans l’eau froide, les bains de plantes, les inhalations, les élixirs floraux, vinaigres, sirops médicinaux, etc.

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