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15 mai 2023Le sol, un bien précieux à préserver
Le sol ou plutôt les sols sont somme toute assez mal connus dans leur constitution et dans leur formation pour qui ne se penche pas sur la question. Ils sont pourtant au centre de notre existence et surtout, de notre survie.
Soumis aux nombreux changements actuels du climat comme aux assauts de l’activité humaine, les sols, base de toute la nature terrestre, sont un bien qu’il faut indéniablement préserver. Comme le dit l’ethnobotaniste Alain Renaux : « Il faut protéger la nature, non pas parce que c’est bien de le faire, mais parce que c’est elle qui nous protège. » Et dans les faits, les sols sont autant un formidable puits de carbone qu’une immense source de vie essentielle au bien-être de la planète et de ses habitants.
Un tiers des terres sont cultivées
Selon la FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, plus d’un tiers de la superficie de la planète est utilisé pour la production alimentaire (Source : banque mondiale).
Mais les choix de culture de ces 70 dernières années ont contribué à émettre près de 23 % des émissions de gaz à effet de serre. Or de meilleures pratiques de gestion agricole pourrait permettre aux terres cultivées d’absorber et de retenir de plus grandes quantités de carbone et de lutter ainsi contre le réchauffement climatique.
Un puits de carbone gigantesque
Entre 1 500 et 2 400 milliards de tonnes de carbone sont stockées dans la matière organique enfouie dans le sol partout dans le monde, soit deux à trois fois plus que dans l’atmosphère. En prélevant le CO2 de l’air via la photosynthèse, une plante absorbe du carbone. Lorsqu’elle perd ses feuilles, ses fleurs, ses fruits, ses racines ou qu’elle meurt, elle se décompose et restitue ce carbone sous forme de matières organiques. Celles-ci sont enfouies dans le sol au fil du temps, fragmentées et minéralisées (ou respirées) par les organismes qui le peuplent. Les sols des prairies et des forêts sont les zones agricoles qui stockent le plus de carbone.
Le sol est une ressource à préserver dans la réponse au changement climatique. L’enjeu est donc, dans un premier temps, de maintenir les zones de stockage et dans un second temps, de pratiquer une agriculture qui limite le déstockage afin de séquestrer le carbone au maximum.
Couvrir les sols pour limiter le déstockage
Pour fournir plus de carbone au sol, et accroître la productivité végétale, la couverture permanente des sols est un levier important. Un panel de pratiques permettent d’enrichir les sols en matières organiques et de stocker ainsi le carbone :
- l’implantation de couverts végétaux entre les périodes de cultures,
- l’enherbement permanent dans les systèmes viticoles et fruitiers,
- le paillage des cultures à partir de végétaux comme la paille, les plaquettes de bois, les cosses de cacao, …
- l’agropastoralisme et le maintien des prairies,
- les haies et bandes enherbées,
- l’agroforesterie, associant culture et plantation d’arbre.
Le sol joue un rôle essentiel dans le maintien de la biodiversité
Mais attention, la déforestation, l’urbanisation ou le labourage des prairies créent un déstockage important, jusqu’à 290 t de CO2/ha selon l’ADEME. Chaque année, la mise en culture d’anciennes prairies constitue une source de déstockage estimée à près de 1 % des émissions de gaz à effet de serre.
Au-delà de la séquestration du carbone, la conservation de sols sains est source de vie. Car le sol joue un rôle important dans la préservation de la qualité de l’air, de l’eau et le maintien d’une biodiversité riche, forte et diversifiée.
Quelques lectures et sources pour aller plus loin
SNHF : Les sols : sources de vie [PDF], ed. Société nationale d’horticulture de France
FAO : 5 raisons pour lesquelles le sol est essentiel pour l’avenir durable de la planète