Travail de détermination avec Sabine Rauzier, pomologue.

Les Conservatoire d’espaces naturels (CEN), sont des associations implantées dans chaque département de France (excepté la Bretagne), dont l’objectif est la protection de la nature. « Notre mission est de porter des projets de préservation et de restauration du patrimoine naturel en Auvergne. Nous développons également des actions autour de l’engagement citoyen », présente Clément Méritet, chargé de projet Vergers et patrimoine fruitier au CEN Auvergne, en visite au Centre national de Pomologie.

Créé en 1989, le CEN Auvergne gère aujourd’hui un réseau de plus de 246 sites, soit 2 594 hectares composés de milieux aquatiques, de coteaux et de plateaux secs, de vergers de variétés fruitières anciennes, mais également d’un patrimoine géologique, de sites à chauves-souris, de forêts et de milieux subalpins. L’association intervient sur le Puy-de-Dôme, le Cantal et la Haute-Loire.

Discussion autour des poiriers en espalier.

Historiquement, le Puy-de-Dôme est réputé pour être un département riche en vergers, notamment pour les pommes mais également les abricots. Comme en Cévennes, ces vergers traditionnels, appelés également pré-vergers, sont dits de plein vent : grande taille, conduits en haute tige et largement espacés.

Le verger, un pont vers les espaces naturels

« Notre objectif est de faire revenir la population vers la nature disons « sauvage ». Le verger traditionnel, à différencier des cultures horticoles de grande production, est le lieu idéal pour créer un pont entre le bourg et ses habitants et la nature », développe Clément Méritet, également producteur de fruits depuis plus de dix ans.

Lieu de vie d’une flore et d’une faune conséquentes, le pré-verger permet aux écosystèmes locaux de se maintenir dans les paysages. Les actions du CEN sont directement liées au travail de conservation des variétés locales anciennes. Là, intervient la pomologie.

Conserver, développer et répertorier les variétés anciennes

« Depuis 30 ans, le CEN Auvergne identifie les variétés de fruits locales afin de maintenir ce patrimoine végétal et de le développer. Environ 150 à ce jour. Une phase du travail consiste donc à déterminer ces variétés. J’avais besoin de me ressourcer à la pomologie afin de pouvoir appréhender davantage tout ce travail : la pomologie est une expertise qui se transmet mais qui ne s’enseigne dans aucune école ou université. »

En visite pendant trois jours au CNP, Clément Méritet a donc profité de l’outil alésien et des conseils de notre pomologue Sabine Rauzier pour s’immerger à la fois dans la méthode de travail de la pomologie et s’informer sur les pistes à suivre, les réseaux à connaître. « Très modestement, l’idée est d’installer, à l’échelle de l’Auvergne, un centre de pomologie qui pourrait ête l’épicentre des actions du CEN en matière de sauvegarde des vergers anciens qui disparaissent sous l’effet des politiques agricoles et de l’urbanisation. Un projet d’inventaire participatif est actuellement en cours. »

Après avoir visité le jardin Les Terrasses du Bosquet et observé ses poiriers anciens en espalier, Clément Mériter s’est attablé avec Sabine Rauzier à déterminer quelques variétés auvergnates.