Les vertus et la culture de la rue fétide, cette plante dite ‘‘des jardins’’ si mal connue

La rue fétide (Ruta graveolens) fait partie d’une famille peu représentée en France (seulement quelques espèces) : les Rutacées. Cette famille est pourtant loin d’être anecdotique dans le monde puisqu’elle contient les agrumes comme les oranges, le citron, les clémentines, …

Jusqu’à 1 mètre de haut

C’est une plante vivace buissonnante et ligneuse à la base, qui peut faire jusqu’à 1 mètre de haut. Les feuilles, persistantes, vert-bleu pâle et légèrement charnues, sont composées de nombreux folioles. Les fleurs possèdent 4 ou 5 pétales jaunes. Les graines, noires, sont contenues dans des capsules.
Au jardin, la rue officinale se plaît au soleil, en sol ordinaire, sec et même caillouteux. Elle ne craint ni le calcaire, ni les fortes chaleurs et aime les conditions difficiles. Elle est parfaitement rustique, au moins jusqu’à – 15° C.

Une plante aux vertus médicinales

La rue possède une particularité pour qui est patient et observateur. Ses étamines se redressent les unes après les autres pour féconder le pistil au centre de la fleur. En atteignant le centre, chaque étamine heurte l’étamine qui la précède et lui ‘‘ordonne’’ de revenir à sa place.
La rue a de nombreuses vertus médicinales, mais attention, elle ne doit être utilisée que par les initiés car consommée à forte dose elle peut être mortelle !
Au Moyen Âge, elle entrait avec la sauge, la menthe, le romarin, l’absinthe, la lavande, le camphre, la cannelle et le clou de girofle dans la composition du vinaigre des quatre voleurs censé protéger de la peste. Elle figurait également dans la liste des plantes potagères recommandées dans le capitulaire de Villis, une liste des plantes cultivées dans les jardins de monastère sous Charlemagne.

Il est interdit de la cultiver en 1921

Autrefois largement utilisée comme plante abortive, elle est mise sous cage dans le Jardin des Plantes à Paris, pour éviter que les prostituées ne viennent la voler ! Et sa culture a pour cette raison été interdite dans les jardins par une loi en 1921.
La rue est aujourd’hui prisée pour son odeur forte et désagréable de vieil agrume sur un léger fond de coco. Plantée aux abords du potager ou au sein d’un massif, elle éloigne les chats qui prennent souvent un malin plaisir à gratter dans les paillis ou à l’emplacement de nouveaux semis. Les bouquets ou sachets de feuilles de rue séchée repousserait, à la maison, puces, souris et mites.
Attention, c’est également une plante photosensibilisante : la sève contenue dans les feuilles peut causer de graves brûlures par simple contact si la peau est ensuite exposée au soleil. Pensez à protéger votre peau lorsque vous jardinez à proximité.