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A l’heure des plantations, repenser le jardin de demain
Vous ne connaissez que trop bien cet adage : « A la Sainte-Catherine, toute plante prend racine. » Mais alors que le changement climatique apparaît de plus en plus évident, de nouveaux savoirs et savoir-faire doivent alimenter le quotidien du jardinier.
Passons rapidement sur le fait que le seul rapport entre Sainte-Catherine et les plantes est la date bien précise du 25 novembre à laquelle le dicton nous invite à planter. Vous le savez : nous pouvons planter durant tout l’hiver en vérité. Le 25 novembre étant la date repère de la fin de l’automne où la sève des arbres rejoint les racines, moment propice donc pour que la plante développe son système racinaire. Cet adage est surtout issu d’un savoir-faire bien précis : le bouturage en bois sec. Cette technique consiste à prélever des fragments de rameaux sans feuilles ni racine que l’on aura pris la peine de couper en biseau, longs d’une vingtaine de centimètres et à les planter dans une terre meuble aux deux tiers. L’opération sera un succès si les feuilles apparaissent à nouveau. Il est conseillé de conserver la bouture en l’état pendant une année et de la repiquer seulement à l’automne suivant.
Nos dictons bientôt obsolètes ?
Mais nos dictons et autres proverbes nés d’un temps aujourd’hui a priori révolu auront-ils encore droit de cité dans notre langage d’ici à quelques années ? Il ne vous aura pas échapper, jardinier ou pas, que les étés caniculaires se succèdent, que leur intensité augmente, que les hivers doux s’entrecoupent de périodes de gel, que les épisodes cévenols gagnent le nord de leur espace géographique habituel, que les vendanges débutent en août, etc. etc. etc. Les exemples s’amoncellent de phénomènes liés indubitablement à un changement climatique bien réel.
Comment développer de nouveaux savoirs
Comme l’indique un article de l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement): « Le changement climatique bouleverse les rythmes saisonniers de nombreuses espèces. Bourgeonnement, floraison, maturation des fruits, coloration des feuilles, autant d’événements clés de la vie d’un arbre dont le calendrier est perturbé. »
Nous avons plusieurs fois aborder la question de l’adaptation du jardin à la sécheresse ou aux techniques d’économies d’eau dans les pages de ce blog. Nous vous invitons désormais à vous intéresser à la phénologie, cette science qui étudie le cycle de vie annuel des plantes en fonction des conditions climatiques. Si la phénologie s’est beaucoup intéressée aux végétaux, elle travaille également à l’étude des animaux, des glaciers, des champignons, bientôt peut-être des humains. Le fait est, que rien ni personne ne peut échapper aux phénomènes liés au dérèglement climatique. De la plus petite parcelle de jardin jusqu’aux espaces mythiques des grands parcs américains, l’adaptation est désormais la pierre angulaire de nos activités.
Alors que la Norvège déploie depuis plusieurs années un vignoble avec des cépages spécifiques et résistants, il faut réfléchir au devenir de nos jardins européens, en particulier en Occitanie.
C’est en effet dans le Gard où le record de chaleur a été enregistré à 44,1° C à Saint-Christol-lez-Alès et à 45,9° C à Gallargues-le-Monteux, toujours dans le département gardois. Prendre conscience de ces changements n’est plus une option. Désormais le jardinier doit également composer avec de nouvelles données climatiques. Nous vous partageons ici quelques ressources et informations, mais bien sûr il vous appartient, en plus d’apprendre à cultiver, d’acquérir de nouvelles connaissances et compétences pour l’avenir. Le travail ne s’arrête jamais…
Les jardins publics, des outils de sensibilisation à préserver
Pour conclure, notons que les jardins botaniques publics sont des outils de sensibilisation pour le grand public sur tous ces enjeux climatiques. Véritables laboratoires d’expérimentation, nos jardins présentent de nombreuses cultures où l’on teste toutes sortes de plantes endémiques et d’autres latitudes qui sont des marqueurs du changement climatique. Les Terrasses du Bosquet d’Alès sont un exemple parmi d’autres, n’hésitez pas à le visiter et à participer à nos événements ou animations pour découvrir de nouvelles façons de cultiver et des approches écologiques anciennes ou innovantes.
Quelques ressources à consulter
- Atmo Occitanie
- IRD : 1er cahier régional d’Occitanie sur les changements climatiques
- Interview de Laurent Terray, chercheur au Cerfacs sur les effets du réchauffements climatique, France Bleue
- Livre Les plantes au rythme des saisons, Biotope ed., in inrae.fr
- Les jardins botaniques et le réchauffement climatique, culture-durable.fr
- Repenser nos jardins, Le Monde