Dessiner la nature pour mieux la percevoir
Le meilleur outil pour développer votre connaissance des plantes, c’est vous-même et votre capacité à dessiner. Votre œil, ce fantastique outil d’observation, et un peu de technique, vont vous plonger dans une tout autre dimension. Vous êtes prêt(e) ?
Tout d’abord, je vous invite à regarder notre vidéo de la visite du jardin les Terrasses du Bosquet organisée le 10 septembre avec l’ethnobotaniste Alain Renaux.
Jean-Baptiste Lamarck © Editions Amarca / Claude Alzieu
Voilà donc le conseil d’Alain Renaux : « Si jamais vous voulez poursuivre dans la connaissance des plantes, il y a un outil assez indispensable : c’est de dessiner, parce que lorsqu’on dessine, on a une acuité particulière pour saisir le détail. »
L’acuité est le degré de sensibilité d’un sens. Autrement dit, c’est l’observation de la nature, une des plus anciennes pratiques de l’homme s’il en est, dont il est question ici.
L’être humain porte un regard millénaire sur la nature
Depuis la Préhistoire, l’homme n’a eu de cesse de s’intéresser à son environnement : des peintures pariétales de la grotte Chauvet au génome humain, des profondeurs de la Terre jusqu’aux corps célestes les plus lointains, les sciences naturelles observent l’univers afin d’identifier et de conserver tout ce qui le constitue. Vous pouvez découvrir dans la bibliothèque du Centre national de Pomologie d’Alès d’anciens ouvrages consacrés aux plantes et notamment de magnifiques planches botaniques comme la collection de Jean-Baptiste Lamarck et ses gravures, une œuvre réalisée entre 1783 et 1823.
Avec la photographie et en particulier la macrophotographie, qui permet de photographier des sujets infiniment petits et observer des détails invisibles à l’œil nu, nous avons perdu cette habitude, pour ne pas dire ce plaisir, d’observer minutieusement un objet, un insecte, une plante.
Le « nature journaling », kesako ?
Vos premiers pas dans l’observation de la nature pourraient commencer avec la pratique du « nature journaling ». Comme son nom l’indique, le « journaling » consiste à se créer un journal dans lequel nous écrivons quotidiennement nos pensées, émotions, réflexions. Par extension le « nature journaling » consiste à consigner dans un journal une observation de la nature. L’objectif est donc de noter et de dessiner sur une observation comme le feraient ou l’ont fait les plus grands naturalistes tout au long de l’histoire. Ce travail d’observation et de report de ce que l’on voit n’est pas contraint par des règles esthétiques car il ne s’agit pas de réaliser un travail d’artiste. Le « reporter » est donc très libre d’organiser son travail comme il le souhaite.
Bienvenue chez Alice aux pays des merveilles
Dans cette observation de la nature, vous pouvez ou plutôt vous devez utiliser un outil qui va vous propulser dans une autre dimension. La loupe vous offre cette capacité à vous rapprocher des choses et à les découvrir dans une dimension tout à fait inédite.
Ecoutez les mots d’Alain Renaux qui utilise la loupe vendue sur la boutique en ligne du magazine La Hullote.
L’avantage de l’observation du vivant tient dans le fait que vous pouvez la pratiquer à peu près partout : à la campagne, en ville, dans un appartement, en vacances, au bureau, … Lorsque vous regarderez notre environnement à la loupe, vous ne vous séparerez plus de votre nouveau super œil, c’est garanti !
Exprimer et développer sa créativité
Dans un second temps, lorsque vous aurez acquis de l’expérience et des compétences en matière de dessin, peut-être serez vous attirer à exprimer et à développer davantage votre créativité. Et là, le champ des possibles est encore plus étendu. Aquarelle, crayons de couleur, gouache, mine graphite, collages, … les techniques qui donneront une touche plus artistique à votre travail sont particulièrement variées.
Enfin, si vous souhaitez partager vos œuvres, vous avez à votre disposition de multiples moyens de le faire : auto-éditer un livre, créer des tirages d’art ou des exemplaires uniques, utiliser les réseaux sociaux ou un blog sur internet comme Florian Tanguy.
Quelques ressources à suivre
Site web du naturaliste John Muir Laws
Portrait de Francis Hallé, Association Francis Hallé pour la forêt primaire
Muséum national d’Histoire naturelle
Livre Francis Hallé : 50 ans d’explorations et d’études botaniques en forêt tropicale, éditions Museo, 2016
